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FX.co ★ EUR/USD : Il faut être deux pour danser le tango – Peut-on faire confiance à la force du dollar ?

EUR/USD : Il faut être deux pour danser le tango – Peut-on faire confiance à la force du dollar ?

La paire euro-dollar approche à nouveau de la limite inférieure de la large fourchette de prix entre 1.1560 et 1.1730, où elle s'est échangée pendant trois semaines consécutives. Cette limite inférieure coïncide avec la ligne inférieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur le graphique journalier, tandis que la limite supérieure s'aligne avec la ligne Kijun-sen sur le même intervalle de temps.

D'une part, l'élan baissier semble convaincant : la paire n'a cessé de chuter depuis vendredi, avec trois sessions consécutives de baisse. D'autre part, le marché a enregistré des mouvements de prix tout aussi brusques dans les deux sens au cours des deux dernières semaines, sans qu'ils ne s'installent durablement. Vendredi dernier, l'EUR/USD a clôturé à 1.1653. Le vendredi précédent, elle avait terminé à 1.1622. Ce comportement des prix suggère qu'il est bien trop tôt pour déclarer le début d'une nouvelle tendance baissière, malgré la récente faiblesse de la paire.

EUR/USD : Il faut être deux pour danser le tango – Peut-on faire confiance à la force du dollar ?

Notamment, la force du dollar continue de croître, même en dépit des attentes de plus en plus accommodantes concernant les futures décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale. Les acteurs du marché sont désormais très confiants que la Fed réduira les taux deux fois avant la fin de l'année : une fois lors de la réunion d'octobre et une autre en décembre, pour un total de 50 points de base. Ce scénario est actuellement évalué avec plus de 90 % de probabilité, selon un récent sondage de Reuters. Sur les 117 économistes interrogés, 115 prévoient une réduction de 25 points en octobre, et 83 en anticipent une autre en décembre.

De plus, l'outil FedWatch du CME indique que la probabilité d'une autre réduction en janvier est passée à 54 %.

Ces attentes accommodantes sont fondées sur les commentaires récents de la Fed : Le président de la Fed, Jerome Powell, et d'autres responsables (dont Christopher Waller, Stephen Miran, et Michelle Bowman) ont souligné des préoccupations concernant la faiblesse du marché du travail, en minimisant les préoccupations concernant l'inflation.

En raison de la fermeture continue du gouvernement américain, le rapport sur les emplois non agricoles (NFP) de septembre n'a pas été publié, donc les marchés s'appuient sur le rapport ADP sur l'emploi, qui a montré un déclin de 30 000 dans l'emploi du secteur privé. De même, les données sur l'inflation ont été retenues — à l'exception d'un rapport clé : l'indice des prix à la consommation (CPI) de septembre, dont la publication est prévue le vendredi (24 octobre). Si le CPI ne répond pas aux attentes (se situe dans la "zone rouge"), les marchés seront encore plus convaincus que la Fed réduira les taux de 75 points de base au cours des quatre prochains mois.

Pourquoi alors le dollar américain se renforce-t-il sous un tel contexte macro-économique fortement accommodant ?

La réponse tient en deux mots : Trump et Chine.

La semaine dernière a connu une nouvelle escalade dans le conflit commercial en cours entre les États-Unis et la Chine. Le président Trump a menacé d'imposer un tarif de 100 % sur les exportations chinoises en réponse aux nouvelles restrictions à l'exportation annoncées par Pékin. Les deux pays ont imposé des frais de port supplémentaires et échangé une rhétorique de plus en plus belliqueuse, marquant un retour évident à la confrontation.

Cependant, cette pression initiale sur le dollar a rapidement inversé lorsqu'un changement de ton soudain de Trump a agi comme un ressort en train de se détendre. Le président a exprimé son optimisme quant à la conclusion d'un accord, louant le comportement "respectueux" de la Chine et soulignant les revenus tarifaires "massifs". Il a également déclaré son intention de rencontrer le président Xi Jinping lors du prochain sommet de l'APEC en Corée du Sud, et pourrait suivre avec une visite en Chine.

En d'autres termes, Trump est passé une fois de plus de la confrontation à la conciliation, ravivant ainsi les espoirs d'un accord — et c'était tout ce dont le dollar avait besoin pour retrouver sa force.

Mais ce regain de vigueur du dollar peut-il être digne de confiance dans les conditions actuelles ? Probablement pas.

L'Indice du Dollar (DXY) augmente sur un sol fragile. Après tout, parvenir à un accord commercial nécessite plus que la bonne volonté de Trump—il faut aussi un engagement du côté chinois. Comme le dit le proverbe, il faut être deux pour danser le tango. Jusqu'ici, cela ressemble à une performance politique unilatérale, avec Pékin se contentant de confirmer sa volonté de discuter—aucune action concrète jusqu'à présent.

Il est également important de noter que cette fois, c'est la Chine qui a initié la dernière controverse en imposant des restrictions à grande échelle sur les exportations de métaux rares—éléments clés dans la fabrication de haute technologie. Étant donné que la Chine détient 90 % des réserves mondiales de terres rares et domine leur extraction et traitement, il est incertain si Pékin accepterait un compromis en échange de l'annulation de tarifs qui ne sont même pas encore entrés en vigueur.

Ensemble, ces conditions suggèrent que l'élan baissier actuel de l'EUR/USD repose sur une base fragile.

D'un point de vue technique, deux signaux majeurs impliquent la prudence :

  1. La paire approche de la limite inférieure du large canal de prix de 1,1560–1,1730.
  2. La baisse actuelle manque de soutien fondamental significatif, car elle est davantage motivée par l'optimisme du marché dépendant de la diplomatie plutôt que par des changements politiques fermes ou des développements économiques confirmés.

Si l'impulsion à la baisse s'estompe dans cette fourchette, les positions longues pourraient redevenir pertinentes.

Cibles potentielles à la hausse en cas de retournement :

  • 1.1660 – la ligne médiane de l'indicateur des Bandes de Bollinger sur le graphique journalier
  • 1.1710 – la Bande de Bollinger supérieure sur le cadre temporel H4

*L'analyse de marché présentée est de nature informative et n'est pas une incitation à effectuer une transaction
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